Bientôt un an que nous sommes installés dans le Var, et je n'étais jamais allée traîner mes chaussons dans les Alpes Maritimes. C'est chose faite avec ces deux belles journées en compagnie de Thierry, à Peillon jeudi, dans les Gorges du Loup vendredi. Belles falaises, pas si loin de chez nous finalement, et il y en a plein d'autres à découvrir!
Pas de prélude pour Hervé
Profitant de quelques jours de congés, je file au Verdon avec Ferdinand, pour une superbe voie: Pas de Prélude pour Hervé (TD/II/150m/6a+). Après une descente en rappel depuis le Belvédère de la Dent d'Aire et un peu de marche, nous arrivons au pied de la voie. Cinq longueurs nous attendent: une longueur en 6a puis 4 autres en 6a+...
Mais c'était sans compter sur Ferdinand qui a voulu prendre les variantes des 4e et 5e longueurs, à savoir 6b et 7a! Qu'à cela ne tienne, je passerai (élégamment cela va de soi) en second avec le sac à dos.
Bref, cette voie est un petit bijou, en rocher excellent et varié. Mais ce n'est pas fini, car il reste à remonter au belvédère par une autre voie sur le deuxième ressaut. Ayant déjà fait Dolce Vita, nous choisissons El Gringo Loco, en trois longueurs, permettant de terminer agréablement la journée.
Le Trésor de Rackam le Rouget
Ca y est, c'est le grand jour! Nous partons du refuge de bon matin direction la Tête du Rouget avec Gérard pour faire cette voie que j'avais bien envie de faire depuis un bon moment: Le Trésor de Rackam le Rouget (TD+/III/450m/6c). Mais pourquoi, me direz vous? Et bien déjà pour son nom, qui m'amusait. Ensuite, pour les commentaires élogieux concernant cette voie et son rocher fantastique: Cambon lui-même, infatigable ouvreur de l'Oisans, a dit de cette voie qu'elle est si belle qu'il ne reviendra pas tenter d'autre itinéraires, tant est forte la probabilité d'ouvrir une ligne moins intéressante. C'est dire!
Nous retrouvons rapidement notre voie et attaquons la première longueur, commune avec la Directe de 1976. D'après les différents topos consultés, c'est la longueur la moins belle de la voie, en rocher douteux. Bah moi je suis déjà enchantée: c'est raide, il y a des quoi poser des protections, tout va bien!
Deuxième longueur, là ça ne rigole plus: le passage clé de la voie: une traversée en dalle en 6c... La photo n'est pas représentative car j'ai malheureusement penché mon appareil: en fait c'est bien raide avec un petit surplomb à franchir: avec le sac à dos, il faut s'accrocher!
Cette voie est un vrai bijou, toutes les longueurs sont belles, même les longueurs faciles. On n'en revient pas de la qualité de ce beau rocher rouge compact et riche en prises ,c'est un vrai bonheur!
Bon, vous l'aurez compris, j'ai a-do-ré! Mais évidemment, comme rien ne se passe vraiment comme prévu, on avait omis de bien lire le topo de la descente. Du coup après les 9 longueurs de la voie, et un peu de crapahute dans du terrain à chamois pour atteindre le sommet... nous nous sommes trompés dans l'itinéraire de descente en suivant des cairns qui nous menaient en face Ouest. Après avoir bien cherché, impossible de trouver les bons rappels! Nous sommes donc descendus par Version Originale, en face Ouest.
Retour à la nuit au refuge, avec en prime un aller-retour au col le lendemain pour chercher les affaires qu'on y avait laissées.
Pour l'anecdote, Gérard a fini aussi par oublier ses chaussons au refuge en descendant à la voiture (sauf que là il s'en est aperçu alors qu'on était près de Grenoble) et sa nouvelle polaire dans ma voiture. Euh... Il vous fait pas un peu penser au Professeur Tournesol?
Dibona: Ethique de la joie
Rendez-vous à 5h du matin avec Gérard à Aix en Provence pour deux jours d'escalade dans le cirque du Soreiller. J'arrive un peu inquiète: bien qu'il ait dit qu'il prenait tout le matériel commun, j'ai quand même embarqué ma corde et mes dégaines au cas où... C'était mal connaître Gérard... qui avait finalement oublié polaire et goretex.
Après une demi-heure à tourner dans Aix en Provence pour cause de travaux sur la bretelle d'autoroute et une halte shopping à Bourg d'Oisans, nous arrivons enfin à destination, au pied de la Dibona, à midi.
Décrite par Martine comme "la petite soeur de Visite Obligatoire", c'est en effet une voie très homogène dans le 6a (VO est dans le 6a+...), où les longueurs sont variées (dalles, fissures, cannelures...) et l'équipement suffisant sans être abondant.
A gauche le Pic Gény, fait avec Thierry en juillet, et à droite la Tête du Rouget, notre objectif de demain, dont la voie se déroule sur son raide versant sud, non visible sur cette photo...
Arrivée au sommet en fin d'après midi, nous rejoignons le sentier de descente après 2 rappels et arrivons à 19h au refuge, pile à l'heure pour la soupe!
Week end Relais et Châteaux
Après quelques week ends passés à la maison ou au boulot, nous repartons enfin profiter d'un cadeau que Nico avait reçu par son entreprise: un week end Relais et Chateaux!
Si la vue est belle, le chemin sablonneux est en revanche bien usant malgré le faible dénivelé et la distance raisonnable...
Nous rejoignons en milieu d'après midi le village de Crillon le Brave et son charmant hôtel avec vue sur le Mont Ventoux: ensemble de maisons en pierre, grande suite tout confort, piscine et restaurant avec vue, c'est absolument superbe!
Un excellent dîner nous attend sur la terrasse le soir, accompagné de bon vin (Nico demandera même un deuxième verre, c'est dire!). Le lendemain, fare niente face au Ventoux toujours, on resterait bien là plus longtemps!
Au retour, une fois n'est pas coutume non plus, on en profite pour faire nos touristes et visiter les petits villages alentours... Ah, la vie de chateau... pourvu que ça dure!