Changement de décors, changement de matériel: on range piolets et crampons et on sort les chaussons d'escalade pour une grande voie à la Tête d'Aval de Montbrison: le Pilier Rouge Hebdo. Belle paroi raide et austère, 300m d'escalade athlétique, 13 longueurs bien soutenues malgré des cotations pouvant paraître pourtant faciles sur le papier...
Gégé dans le pas de 6b (6c?) de L9
On part de bonne heure de Fressinières, pour monter tout en haut de la route forestière des Vigneaux, avec une vieille ZX prêtée pour l'occasion. L'air d'une voiture volée, mais qui nous rend un précieux service, celui de monter sans problème sur cette petite route enneigée. Pas convaincue que ma Caromobile en fasse autant...
Après, évidemment, ça se complique. Gérard perd la clé de la bagnole en préparant ses affaires, et voilà qu'on passe une demi-heure à défaire les sacs, vider le coffre, fouiller les moindres recoins pour la retrouver. Et devinez où elle était? Bah dans la boite à gants... logique...
Marche d'approche interminable dans la neige, on finit par abandonner le sentier et monter directement vers la paroi qui semble ne jamais se rapprocher. Pour autant, on se sent de plus en plus petit à mesure que l'on avance.
Petit dévers à passer à L10, je suis déjà bien entamée...
Sortie de L10
L11, Gégé prend la variante en 6b+ annotée "trop dure!" dans l'ancien topo de Cambon... Un vol plus tard, l'artiste lâche "Si ça c'est 6b+, moi je me mets au tricot!". A mon tour ensuite, qui me suis fait la même réflexion à quasiment toutes les longueurs... finalement je passerai sans problème. Et oui, enfin une longueur sans fissure athlétique, mais plutôt sur micro-prises teigneuses, voilà qui me correspond mieux!
Douzième longueur, annoncée athlétique sur le topo, et cotée sèchement 6a+ me donne bien plus de fil à retordre. Soulagement à la dernière longueur, il était temps d'en finir. Plus la force de serrer les prises et la nuit qui va finir par tomber, on est tout de même en février...
Enfin, fini, fini, tout est relatif: reste 8 longs rappels dont les premiers ne sont pas des plus rassurants: deux points reliés par une chaîne au milieu de cette paroi austère... Heureusement que c'est suffisamment raide pour que la corde n'aille pas se coincer, car une fois au relais, impossible de remonter pour aller la décoincer!
On profite quand même des belles couleurs du soir avant de rejoindre la terre ferme à la tombée de la nuit. Deux bonne heures à faire les chamois dans la neige, à la lueur de la frontale avant de rejoindre la voiture, je crois que je n'ai jamais autant apprécié la bonne raclette à l'arrivée!
Le retour à la fronatle dans la neige, après le retour à l'Iphone dans les calanques, tu aimes vraiment la difficulté !
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