And the winner is...

Dimanche 15 Avril 2012

Et oui...
Bon, allez, je commence depuis le début... Parce que ça n'était pas gagné d'avance.
Nico, comme d'hab', me lâche encore pour aller faire une course VTT, pour laquelle, tant pis pour vous, il n'a encore une fois pris aucune photo. Donc moi, forte de ma petite 3e place dimanche dernier, je me dis que je me referais bien un petit trail. Celui de la Sainte Victoire affiche complet depuis quelques mois, qu'à cela ne tienne, cap sur le charmant petit village de Moulinet pour son trail de 21km et 1220m de dénivelé.


Moulinet
5h30 du matin, je pars de la maison en tenue de sport, affaires de rechange dans le coffre. Deux heures plus tard, je passe Menton et attaque la petite route de montagne qui doit me mener à Moulinet. Me voilà coincée derrière un conducteur pas pressé, et alors que je commence à accélérer et me rapprocher pour le doubler, il fait un écart à droite. Trop tard, je me paie le gros caillou et c'est la crevaison, là sur une petite route de montagne au milieu de nulle part...

Moulinet
Par "chance", il y a de la place un peu plus loin pour me garer sur le côté de la route. Je sors de la voiture, constate les dégâts: un trou de 1,5cm sur la tranche du pneu, et ouvre le kit crevaison que j'ai dans mon coffre (parce que bien sûr, ma caromobile n'a pas de roue de secours). Pendant ce temps, bon nombre sont les voitures qui passent à côté de moi. C'est alors que j'en vois une qui descend vers Ste Maxime, fait demi-tour, s'arrête à côté de moi. Les trois occupants me font "Bon, on t'amène sinon tu vas rater le départ du trail!" Et oui, m'ayant vu en tenue de sport sur cette route, ils avaient bien compris qu'on allait au même endroit!

Dans les embouteillages du départ
J'attrappe mes affaires de rechange dans mon coffre, laisse ma voiture en plan et monte donc avec mes "sauveurs" à Moulinet. Ambiance sympathique et familiale pour cette quatrième édition du Trail de Moulinet. Le temps est frais ce matin, il bruine et apparemment, il a neigé les derniers jours...
Départ après la séance photos, ça bouchonne très vite à la sortie d'un petit pont, derrière lequel une montée raide et étroite calme d'emblée les ardeurs. Je remonte progressivement la file des coureurs et me mets enfin à courir dès que possible.



Et là, à chaque point de contrôle, les gens me disaient "Bravo vous êtes la première féminine!". Du coup, ça m'a bien boostée, y compris dans les descentes où je n'excelle pas franchement...
Côté conditions, on aura tout eu: froid, brume, pluie, neige sur les hauteurs, une véritable course tout terrain!

La pasta partie
Bon réconfort à l'arrivée, la pasta partie dans une ambiance très familiale et chaleureuse. La remise des prix s'est faite entre deux averses, puis retour à ma voiture sous la grêle.


Après avoir libéré mes trois bons samaritains, je me retrouve seule sur le bord de la route, avec ma bombe anti-crevaison, sous la bruine. Je suis scrupuleusement le mode d'emploi et me paie les 15km de descente sur route de montagne en me méfiant dans les épingles à cheveu. Arrivée à Menton je pars en quête d'une station service pour regonfler mon pneu. Bonne galère un dimanche. Je finis par trouver en trouver une mais là, malheur, je m'aperçois que le trou est bien trop gros et que ma bombe anti-crevaison n'a servi à rien.

Moulinet
Il est déjà 17h, alors en désespoir de cause, je laisse la voiture en plan à Menton et rentre en train, avec mon sac en plastique, ma coupe et mon bouquet de fleurs, autant dire que je suscite la curiosité!
Finalement tout s'arrangera bien le lendemain malgré la mauvaise volonté manifeste de la sncf, je parviendrai à retourner à Menton, changer mes pneus et arriver au boulot en début d'après midi!

Eperon de l'Ermitage

Jeudi 12 Avril 2012

Retour à la Sainte Victoire avec Nico pour une nouvelle grande voie en terrain d'aventure: l'Eperon de l'Ermitage (TD-/II/6a/300m). Dès le départ, au niveau de la Chapelle Saint-Ser, on se plante à l'attaque, probablement déconcentrés par le fan-club de Nico, des randonneuses d'âge respectable hyper-impressionnées de le voir arriver avec sa corde. Moi aussi, je promène mon brin de corde et tout le reste du matos et en plus, je vais quasi-tout grimper en tête, mais bon, ça, ça n'émeut pas ces dames... 
Du coup, je navigue à vue pour retrouver la voie et me retrouve en bout de corde dans la quatrième longueur, ne comprenant désespérément rien au topo (forcément, vu que je lis les commentaires sur la deuxième longueur!)

Dans ce que je croyais être la première longueur, mais même après coup, je ne sais pas où je suis passée...

Nico, lui, est comme un coq en pâte sur un rocher en dalle qu'il apprécie bien, dans un cadre qui l'enchante. Pour ma part, je me régale à rechercher l'itinéraire et poser quelques protections entre les vieux pitons qui jalonnent la voie.

Nico à R3, la Chapelle Saint-Ser en contrebas

A la sortie de L4

Une fois sur le bon itinéraire, ça déroule bien sur un rocher absolument splendide, riche en petites prises crochetantes sur une arête très esthétique.


A la sortie du premier ressaut

Pas mal la vue lors de la pause pique nique!

Encore une très belle longueur (L6)

La même vue de plus près...
Séance galère dans la 6e longueur: le tirage m'oblige à faire un relais improvisé et inconfortable en plein milieu d'une fissure, le temps de faire monter Nico à un endroit confortable pour faire un relais et repartir ensuite. Ca m'apprendra à mieux gérer le tirage...


Nico installé à son relais intermédiaire, j'en ai terminé avec L6


La suite du parcours est bien ludique, avec une succession de passages en dalle sur des petites tours. Nico râle, bien éprouvé par la fissure de L6 qu'il n'a pas spécialement appréciée, contrairement à moi. Et puis il a comme l'impression d'être fait avoir: le topo détaille 7 longueurs, mais avec la suite, ça en fait 13, soit près du double de ce qu'il s'était préparé à faire... Un dernier passage en désescalade suivi d'une traversée aérienne terminent cette voie en beauté et le réconcilient avec ce bel éperon.




Quelques gradins faciles et nous voilà au sommet. Le temps se couvre, il est temps de rentrer. Décidément, je crois qu'on va revenir ici plus souvent!

La deuxième partie de l'arête, vue de profil

Chateauvert

Lundi 09 Avril 2012

Même pas mal aux jambes! Du coup, une récupération "active" s'impose et nous profitons d'une météo clémente, quoique fraîche (en avril, ne te découvre pas d'un fil, je sais, je sais...) pour aller faire un tour à Chateauvert. La fatigue se fait néanmoins sentir donc pas d'exploit aujourd'hui mais une bonne journée de fainéants qui se terminera tranquillement au bord de l'eau!

VTT et trail à Sausset les Pins

Dimanche 08 Avril 2012

Toujours dans sa programmation VTT, Nico me propose un plan sympathique pour ce dimanche: deux épreuves ayant lieu au départ du même village à Sausset les Pins: un trail de 25km et 600m de dénivelé, le Trail de la Côte Bleue, et un raid VTT de 40km, les Collines du 13.

Pas la même épreuve mais chacun pouvant s'amuser dans une activité différente.
Départ de la course au petit matin, il fait bien froid, il y a du vent mais le ciel est bleu. Les VTT partent 15 minutes avant les coureurs, le début et la fin du parcours sont communs, mais au milieu, les cyclistes partent faire une boucle supplémentaire.

C'est donc avec plaisir que j'ai retrouvé Nico (ou plutôt me suis fait dépasser...) 2km avant l'arrivée! J'aurai tout de même dépassé un certain nombre de cyclistes dans la première partie, mine de rien, avec mes petites pattes!
Une bonne journée pour tous les deux puisque nous faisons chacun un podium: Pour ma part, je termine 3e féminine (19e au scratch) en 2h19. Nico, lui, termine 3e de sa catégorie, et 6e au scratch. Pas mal...





Pour la mémoire de nos enfants

Dimanche 1er Avril 2012




Cela faisait un moment qu'on en parlait, de cette voie, et ça y est, c'est fait, la voilà tombée dans ma besace! Parmi toutes les voies que j'avais envie d'aller faire, il y avait "la Mémoire", voie ouverte en autres par le Gégé himself, et qui me proposait de m'y emmener, privilège exceptionnel puisqu'il n'y était jamais retourné depuis son ouverture. Pour la mémoire de nos enfants (TD+/IV/6c/230m), c'est une des plus belles voies des Calanques, et de tout le monde s'accorde pour dire qu'elle est vraiment exceptionnelle, avec des 11 longueurs toutes différentes les unes des autres. C'est aussi un challenge pour moi: 1h15 de marche d'approche, 8 rappels à tirer, des longueurs pas franchement rando non plus (5b+/6b/5b+/5b/6b+/6a/6a/6c/6a+/6b/6a+) sans oublier le retour à pied, tout ça début avril, quand les jours sont encore courts... Il ne va pas falloir traîner, d'autant plus qu'une fois engagés, il n'y a pas d'échappatoire dans les 7 premières longueurs...


Départ de bonne heure du parking du col de la Gardiole, le chemin d'accès au Devenson est vite avalé. Nous débutons par les 5 rappels d'Etat d'Urgence, avec ses deux beaux rappels en fil d'araignée. Puis nous rejoignons le départ de la voie du Baou Rouge et allons chercher la suite des rappels qui nous mènent au départ de la Mémoire. Pas de bol, ça commence bien, la corde termine à l'eau, relais inconfortable sur un rocher ultra-poisseux et rangement de corde mouillée, puis, nous sommes prêts à attaquer.

Gérard dans L1, déjà pas évidente, et ça n'est que 5b+...
Vu que l'heure tourne, Gérard me propose de faire le promène-madame: en me faisant tout passer en second, il espère que je ne perdrai pas de temps à pinailler. C'était compter sans le vent d'est qui a amené des embruns sur le rocher. Celui-ci se retrouve donc très gras et poisseux, ce qui, dans les deux premières longueurs en traversée, me font pour le moins beaucoup hésiter. La confiance n'est pas au top si près de l'eau, et je crains que l'escalade ne se transforme en une séance de deep water...

Moi-même dans L1... si proche de l'eau, je fais bien attention à ne pas ripper!
L1 passée le couteau entre les dents, il faut encore s'accrocher, L2 est du même acabit, le dévers en plus. Il faut avouer que sans cette satanée croûte de sel qui recouvre le rocher, les mouvements sont beaux et l'escalade esthétique au ras de l'eau! Mais ce qui est le plus extraordinaire, dans ces deux premières longueurs, c'est vraiment la sensation d'isolement complet, au ras de l'eau, le grand large derrière nous, tout ça aux portes de la deuxième ville de France!

Dans L2 en 6b... Ambiance maritime exceptionnelle!

Vue sur l'autre extrémité du cirque du Devenson, depuis R2.

Troisième longueur, changement d'ambiance: nous voilà dans une cheminée que l'on remonte en écarts, face au large et au dessus de l'eau... incroyable! La sortie de la cheminée traverse une boite aux lettres, il faut enlever le sac et ne pas être trop gros pour passer! L4 remonte un petit couloir facile, et ce qui nous attend est encore surprenant...

Gérard dans L5, une longueur toute en rondeurs sur un rocher étonnant
L5 est encore une longueur bien différente: encore une cheminée, certes, mais au lieu de grimper en opposition comme dans L3, ici, le grimpeur se transforme en coinceur géant! Le sac à dos, attaché au baudrier doit pendre sous les pieds, sinon ça ne passe pas. D'ailleurs, si les points peuvent paraître loin dans cette longueur, c'est parce que le grimpeur n'a pas trop de risque de tomber, coincé comme il est entre deux parois verticales!

En mode "coinceur géant"...
Relais dans une grotte après une courte traversée. L6 est encore très belle, bien raide, elle offre quelques beaux mouvements sur un bon rocher franc.

L7: une longueur en dalle!
Et après toutes ces longueurs raides sur grosses prises, voilà encore une longueur totalement différente des précédentes: L7 est une longueur en dalle. Au menu, adhérence et petites pincettes... facile! Ici, on rejoint la voie du Baou Rouge, mais alors que cette dernière repart à gauche et poursuit en dalle, la Mémoire part à droite dans une longueur extraordinaire: un 6c athlétique et déversant, dans lequel les prises poisseuses ne nous facilitent pas la tâche...

Gérard dans L8, il va falloir s'employer!

Dans le crux de la voie...
La suite déroule et ça tombe bien, puisque le jour commence à décliner. Là c'est sûr, ça sent le retour à la frontale!

Gégé dans L9, juste au niveau d'un pas de bloc

L9: très belle longueur en dalle raide à gouttes d'eau
A la sortie de L9

Après une L10 très courte, nous recroisons l'itinéraire de la voie du Baou Rouge et c'est parti pour la dernière longueur, un 6a+ absolument magnifique qui termine en toute beauté cet extraordinaire voyage dans la falaise du Devenson.

L11 et son curieux rocher: l'aragonite

A la sortie de la voie... L11 est tellement belle qu'on en ferait bien une douzième!


On s'en serait doutés, sortie de la voie à la tombée de la nuit... Et vous vous en serez doutés, évidemment sans frontale... On farfouille dans les buissons pour retrouver les baskets. Retour à la voiture à tâtons une bonne heure plus tard. 
Au final, moi aussi j'approuve sans hésitation: une des plus belles voies des Calanques que mon petit niveau m'ait permis de parcourir, et une entreprise à ne pas prendre à la légère: du temps, une bonne météo et une mer calme sont absolument impératifs! En tout cas voilà un bon dimanche bien reposant pour attaquer sereinement une semaine de boulot!