Le Mont Coin ou le téléphone farceur

Jeudi 29 Décembre 2011



Bon, si je devais attribuer la palme de la sortie pourrie, ce serait celle-là! Migrant du Dévoluy vers le Beaufortain dans l'espoir de trouver du beau temps, on se rend compte qu'on aurait mieux fait de rester dans le Dévoluy parce que là, on n'y voit pas à 10m...
Qu'importe, on a bien envie de skier, alors on se décide pour le Mont Coin...


Départ sur une interminable piste forestière (5km...) quasiment plate, histoire de m'échauffer tranquillement, et Nico de suer un peu puis de se refroidir méchamment. Alors qu'on arrivait enfin au bout de cette maudite piste et qu'on allait enfin attaquer le vif du sujet, Nico demande à faire une pause et à manger un bout. C'est alors qu'il s'aperçoit... qu'il a perdu son téléphone!

Demi-tour toute! Nous partons à la recherche du téléphone, en vain évidemment. Du coup, on n'a même pas enlevé les peaux, car vu la faible pente de la piste forestière, on aurait passé plus de temps à pousser sur les bâtons.



Quand enfin j'ai du réseau, j'essaie à tout hasard d'appeler Nico. Bingo, ça décroche, une sympathique randonneuse l'ayant retrouvé nous le rendra à notre retour. Et devinez où il l'a perdu? Ben juste au départ de la rando...


Lac du Lauzon

Mercredi 28 Décembre 2011



Première sortie de ski de rando de la saison, on commençait à s'impatienter! Partis plein d'entrain malgré la fatigue d'une très courte nuit, nous avions pour ambition de faire le Rocher Rond, agrémenté d'une belle boucle passant par le col de Charnier.


Oui mais voilà, partis vers 10h 30 de la Jarjatte après à peine 3h de sommeil, la chaleur, le manque d'acclimatation et la traversée interminable de la piste de ski de fond toute plate en fond de vallon au début de la rando auront eu raison de notre motivation...





Arrivés à la cabane de Fleyrard, et vu l'horaire, on opte pour monter au Lac du Lauzon (2018m). Arrivés au lac à 13h, nous avons droit à des conditions de printemps: une neige moquette transformée juste comme il faut. Du coup, on abandonne l'idée de pousser jusqu'à la Tête du Lauzon, juste derrière et profitons de la descente bien agréable pour une reprise... hormis l'inévitable pousse-bâtons sur la piste de ski de fond!





La lac du Lauzon et la tête du Lauzon, belle pyramide au fond, donnant bien envie d'aller skier... si on avait pu arriver plus tôt!

Menhirs lorrains

Lundi 26 Décembre 2011



Et oui, il n'y a pas qu'en Bretagne que l'on trouve des menhirs! Après quelques jours à ripailler en famille, nous décidons malgré la grisaille d'aller nous dégourdir les pattes sur ce pittoresque champ de menhirs à la frontière franco-allemande.

En fait de menhirs, il s'agit là de sculptures déposées dans les champs environnants... plutôt curieux!







Tête de la Mounine: Voie de l'Ecaille

Dimanche 18 Décembre 2011



Après un samedi cloîtrés à la maison pour cause de mauvais temps, je serais bien allée grimper en ce beau dimanche, et qui plus est faire une grande voie. Oui mais voilà, qui dit retour du beau temps, dans le sud, dit aussi mistral, et des rafales à 80km/h étaient prévues par la météo.

Aussi, après conciliabule avec topos à l'appui, nous optons pour une grande voie à la Tête de la Mounine: la Voie de l'Ecaille (TD/I/140m/6a), grande classique de cette face, ouverte en 1948 par G. Livanos.

Départ de la maison de bonne heure et de bonne humeur, direction Marseilleveyre. Malgré le grand beau, le froid et le vent piquent bien: bonnet, soft-shell et gants sont de rigueur! Ici vue sur Marseille depuis le col des Chèvres. Malgré la proximité de la ville, nous ne croiserons pas grand monde dans ce coin des calanques.

De l'autre côté, vue sur les Goudes et l'île du Riou. Et en plus, c'est vrai qu'on est abrités du vent!

50 minutes de marche et trois rappels plus tard, nous voilà au pied de la paroi. Bon, bah va falloir remonter maintenant. La première longueur remonte la fissure, mais n'est pas si évidente qu'elle n'y paraît, malgré sa cotation en 5c: comme c'était prévisible, qui dit voie historique dit cotations sèches, équipement aéré et fissures malcommodes. Les doigts glacés sur le rocher froid, je me retrouve déjà au taquet, malgré tout bien contente d'avoir emporté mes coinceurs!

Nico, qui m'avait assurée en baillant et en se demandant ce que je pouvais bien bricoler, a vite compris pourquoi je n'avais pas couru dans cette longueur...



Ici Nico en termine bientôt avec L2 (5c). Le rocher a chauffé au soleil et le style d'escalade nous est bien plus habituel.

L3 est une petite traversée sans intérêt sur une vire. Puis j'attaque L4 et son dièdre glissant et exposé, sur bonnes prises néanmoins. Le plus dur aura été de se dépêtrer de l'arbre au pied de la longueur!




Encore ma pomme à l'attaque de L5, une nouvelle longueur de transition avec une traversée à droite, permettant d'arriver au-dessus de la fameuse écaille donnant son nom à cette voie.



Au départ de L6 (6a), la longueur clé de la voie: les points sont éloignés, le départ est raide et la sortie exposée, certes, mais le rocher est excellent et la longueur est belle. Malgré le tirage, c'est un plaisir.


Nico dans L6, au-dessus de l'écaille en question. Pas bien rassuré par cette traversée ascendante, il couine un peu mais passe comme un chef.



En pleine concentration au milieu de la 6e longueur...

7e et dernière longueur rando en 5b. On commence à ressentir le mistral à mesure qu'on approche du sommet. On se refroidit bien vite, il est temps de terminer.



Dernier coup d'oeil au panorama avant de replonger côté Marseille et affronter le mistral qui souffle avec violence. C'est en redescendant à la voiture qu'on se rend compte de la chance qu'on a eue de grimper au soleil et à l'abri!

VTT autour d'cheux nous

Dimanche 11 Décembre 2011


Journée grisaille? Point de soupe à la grimace pour nous, on sort les VTT pour une boucle sympathique et sans prétention autour de la maison, histoire pour Nico de faire des bonds de kangourou (ça se voit pas bien sur la photo et pourtant...)

Riz au Lait

Vendredi 09 Décembre 2011



Dernier jour dans les calanques, on file au Devenson. Malgré les conditions idéales pour faire "La Mémoire", nous optons, pour cause d'épaule en kit, pour une voie certes plus facile techniquement, mais intéressante néanmoins: Riz au Lait (TD/II/6a/120m).

Seulement 3 longueurs en 6a, mais en terrain d'aventure cette fois: on sort les coinceurs et friends car à part 1 relais, utilisé pour les rappels de descente, il n'y a aucun équipement.


Du bas de la paroi, petit coup d'oeil aus parois austères du Devenson... d'un autre niveau. Va falloir me transmuter avant d'aller faire un tour là-dedans!

La première longueur met d'entrée dans le bain: fissures et cheminées raides sur grosses prises rondes, traversées ascendantes, relais sur lunules... tout y est. C'est un plaisir!


Arrivée au premier relais. Commentaire de Gérard: "Ah ben ça va, tu randonnes là!". Au moins, ça fait plaisir et ça change des commentaires de la veille. La confiance dans mon épaule n'y est quand même pas et je laisse le soin au Gégé de faire le promène-madame dans cette jolie voie.


La deuxième longueur et sa belle fissure... Là encore ça grimpe tout seul, c'est que je vais bientôt finir par adorer ces prises sablonneuses!


Gérard à l'attaque de la dernière longueur. Toujours raide, toujours belle. Dommage que la voie soit si courte!



Ma pomme en contre-plongée: il y a quand même du gaz! Sortie en face de la Tour Save, où se déroule la voie du Baou Rouge, et à gauche Sanababich. Que de bons souvenirs déjà!


L'Intégrale ou le Piton masqué

Jeudi 08 Décembre 2011


Pour continuer en beauté ces quelques jours d'escalade, nous changeons à nouveau de calanque et filons cette fois à l'Oule, pour faire l'Intégrale ou le Piton masqué (TD+/II/200m/7a).






J'avais déjà eu l'occasion de venir faire un tour dans cette calanque avec Thierry au mois de septembre, pour faire les Futurs Croulants, mais une fois de plus l'entrée en matière par des rappels en fil d'araignée met d'emblée dans l'ambiance: ça va être raide et austère, même s'il existe un échappatoire par la traversée des Ecureuils, permettant de traverser la calanque de l'Oule depuis le creux de l'Oule au creux du Serpent. En tout cas, il va falloir s'employer un peu dans ces 8 longueurs (6a/6a/5c/6b/5c/6b+/7a/6a) et garder du jus pour les dernières longueurs!


En 3 rappels nous rejoignons la traversée des Ecureuils, puis poursuivons la descente pour arriver au pied de la voie.

La deuxième longueur, déjà poisseuse, nous incite à nous arrêter à R1 et éviter la première longueur. Gérard démarre donc par L2, un dièdre pas si évident que ça à froid.



Petite photo d'un détail de rocher, puis c'est à mon tour de grimper. Lors du passage du "pas" de cette longueur, alors que je tiens à deux mains la fissure, pieds en opposition, je gaine et m'élance... et là c'est le drame: mon épaule qui me joue des tours et que je sens très clairement se subluxer... Je couine, lâche tout, puis, reprenant mon courage ainsi que la fissure à deux mains, je sors de la longueur pour rejoindre Gégé sur la traversée des Ecureuils.

Conseil de guerre sur la vire: rentrerons-nous sagement ou poursuivrons-nous la voie? C'est vrai que le passage du toit en 7a avec une épaule en kit m'inquiète un peu, mais enfin on n'est pas venus là pour randonner. Alors soit, on continue, mais Gérard fait le guide et moi je me fais balader en second...

L3 en 5c sur grosses prises rondes, quelques émotions pour moi mais je commence doucement à reprendre confiance en mon épaule...


Quand je disais que c'étaient des prises rondes... L4 est du même style, quoi que plus raide et plus technique, un vrai régal!


Gégé à l'attaque de L4: il faut savoir trouver et optimiser les prises, qui sont couvertes d'une sorte de croûte friable, mais le plaisir des beaux mouvement est là...



L'attaque de L5: raide, petites prises, pourtant ça ne cote que 5c... bizarre, j'ai bien galéré là-dedans pourtant par rapport à la longueur précédente.

L6, un 6b+ en dalle se passe sans effort, malgré Gérard qui me filme avec forces commentaires narquois du style "Eh Caro, fais semblant de savoir bien grimper!" Ouais, on lui dira...




La 7e longueur et son inoubliable toit déversant. Deux plombs pour le Gégé qui pourtant connaissait déjà la voie. Pour le second, déséquilibré par la corde qui a tendant à tirer en arrière et bloquer les mouvements, ce n'est pas plus facile.


C'est donc rôtie mais ravie que je sors de la voie pour profiter de la vue toujours aussi belle sur le plateau de Castelvieil.





L'abri Azéma, bien caché au sommet de l'Oule, permet éventuellement de passer la nuit, sous réserve de ne pas faire de feu (et oui, on est dans les calanques...).

Armata Calanca

Mercredi 07 Décembre 2011

Changement de secteur aujourd'hui, nous nous garons à Luminy pour aller faire une grande voie à la Candelle: Armata Calanca (TD+/I/320m/6c). C'est une des trois voies les plus longues des Calanques, avec Le Festin de Satan et Pour la Mémoire de nos Enfants, au Devenson. Toutes les longueurs sont belles, il n'y a rien à jeter, un régal!





Mais tout d'abord, nous profitons de la belle marche d'approche et de sa vue sur le Cap Morgiou (ci-dessus) et la Calanque des Pierres Tombées (ci-dessous). Nous croiserons également les pompiers en plein exercice de sauvetage de bon matin, après les avoir vus la veille en réel au Devenson, dans le secteur de la Tour Save avec hélico et bateaux.



Armata Calanca est une superbe voie de 10 longueurs entrecoupée de deux sections de marche, qui remonte tout le Socle jusqu'au sommet de la Candelle: 6a+/6a+/5c+/marche/6a/6a/6a+/marche/6b/6b+/6b/6c.



Une partie de la paroi, vue du bas... Ca continue ensuite derrière, lorsque l'on rejoint les autres ressauts...

La première longueur, cotée sèchement 6a+, réveille bien: d'emblée c'est raide, un poil patiné, avec un pas délicat en traversée dès l'attaque. Bon, il va falloir un peu s'employer.


Zoom sur l'aspect étonnant du rocher. Si si, ça tient, et il est même plutôt bon. Plus haut, nous retrouverons le calcaire bien sculpté dont on est plus habitué.





La mer bien bleue, le ciel également, Morgiou et l'Ile du Riou en toile de fond, et notre raide paroi comme décors... nous sommes comme des rois. Et en plus, le Socle de la Candelle a la bonne idée d'être à l'abri du mistral. On n'est pas bien, là?


Gégé enchaîne L2 toujours bien gazeuse, où une autre traversée délicate nous attend. C'est beau et on ne se lasse pas de ce rocher fantastique!



Fin de L3 et du premier ressaut. Un peu de marche, au soleil, permettant de faire une pause et de profiter du panorama qui s'offre à nous:


La Concave, située à l'Est de la Candelle, magnifique paroi déversante avec des voies qui font rêver... mais qui ne sont pas de mon niveau!



J'attaque le deuxième ressaut... Que dire, sinon que là encore les longueurs sont fabuleuses, le rocher excellent, et que ça se grimpe tout seul? Encore une fois une ambiance raide sur un bon calcaire franc et riche en petites prises, j'adore!


L5, encore un très beau 6a, les mains dans une jolie fissure, les pieds en adhérence... Toutes les longueurs sont différentes, on ne s'ennuie pas un instant.



L6, la dernièr longueur du second ressaut, toujours très belle et plus typée "dalle", avec tout de même une petite section où j'ai dû m'employer...
S'ensuit un peu de marche encore une fois, et une 7e longueur mémorable dans une fissure: coincements, renfougne et écarts en tout genre sont au programme de ce joli 6b. Pendant que le grimpeur cuit au soleil, à l'abri du vent, l'assureur, lui, est au frais, à l'ombre sous les arbres... Donc désolée, mais les photos ne rendent rien du tout!



L8 et sa traversée mémorable en 6b+... voui voui, je randonne dedans, là encore c'est un vrai plaisir! Dire que Gérard s'attendait à m'entendre couiner, et bien même pas!



Les deux dernières longueurs sont là encore très belles. Malheureusement, le mistral nous attendait et c'est bien brassés par le vent que nous (enfin surtout moi...) nous accrocherons pour passer la dernière longueur, en 6c. Déjà que sans vent...



Fin de la voie au soleil et au vent, bien contents de cette belle journée. Un peu de marche et un rappel plus loin, nous revoilà sur le chemin du retour pour arriver à la voiture à la tombée de la nuit.


Petit coup d'oeil en arrière avant de partir: la Concave, Castelvieil et au loin les soubeyrannes... qu'est ce qu'on est bien dans les calanques!