Hybridoïde

Vendredi 31 Août 2012

S'il y a des endroits dont on ne peut pas se lasser, le Verdon en fait partie. A chaque fois c'est le même plaisir et le même émerveillement devant ces fantastiques gorges creusées par ce petit cours d'eau limpide, là, tout en bas... 




Et comme à chaque fois, au Verdon, le choix est cornélien: mais quelle voie choisir, parmi toutes ces voies qui semblent plus belles les unes que les autres? Avec Gérard, indéfectible compagnon de mes virées escalade du vendredi, nous nous décidons dans la voiture pour "Hybridoïde", à l'Escalès (TD+/I/250m/6b+). 8 longueurs en terrain d'aventure partiel: 4b/5c/6b/6a/6a/6b+/6a/6a+, certaines longueurs étant trop équipées pour être du terrain d'aventure, mais d'autres pas assez pour être serein sans coinceurs... d'où probablement le nom de la voie...

L3, qui a donné bien du fil à retordre à Gégé.
Les deux premières longueurs, communes avec l'Offre, permettent de s'échauffer tranquillement, ou plutôt d'essayer de ne pas trop de refroidir, parce qu'à l'ombre, ça caille. La troisième longueur  est un cran au-dessus, avec une fissure à l'ancienne, pas évidente et pas équipée. Un bon vol sur friend pour Gérard et bien la première fois que je l'entends couiner! 

L6, un très beau 6b+ en traversée sur un rocher parfait
Quatrième longueur, 6a, à mon tour de me mettre taquet. Déjà qu'on a passé une bonne heure dans la longueur précédente, faudrait tout de même pas qu'on bivouaque dans cette voie! Je redescends au relais et laisse Gérard y aller. 50m, bout de corde, je pars, sans que Gérard n'aie trouvé le relais. Nous voilà sortis de la voie. Relais improvisé sur un arbre sur une terrasse. Je récupère le matos et repars en navigant à vue vers le bord gauche d'une zone orangée pour finalement retrouver le relais. 


La très belle L7
S'ensuit une magnifique envolée en 6b+ dans la 6e longueur. L7 est une traversée bien gazeuse mais très riche en petites prises, un régal! Dernière longueur, j'ai mal aux pieds, je suis perclue de crampes parce que je n'ai rien bu, l'heure tourne, bref il est temps d'en finir.

Dernière longueur, pas si facile qu'elle en a l'air!
Sortis tard au sommet, on termine la journée en beauté en se perdant sur le chemin du retour... Arrivés encore une fois à la voiture à la nuit, on aura aussi failli se perdre pour rentrer. Décidément!

Etang de Lindre

Dimanche 26 Août 2012

Petite balade au fin fond de la Moselle, à l'Etang de Lindre. Parce que la Moselle, ça a beau être loin des montagnes, il ne pleut pas toujours, et même que c'est beau et qu'on y trouve des cigognes. 








Encoula: Balade dans l'eau de là

Samedi 18 Août 2012

Bon, pour notre dernière journée en montagne, c'était loin d'être la plus belle voie qu'on ait pu faire. Ayant passé la nuit à la Bérarde et devant être à Grenoble le soir, nous nous sommes décidés à aller user nos chaussons sur les dalles de l'Encoula, ce qui n'est pas forcément ma tasse de thé. 300m d'escalade pour 10 longueurs peu soutenues n'excédant pas le 5c+. Lisses. Donc peu variées.


Sur le papier, ça a l'air sympa parce qu'on grimpe le long d'une cascade, mais tout compte fait on ne la rejoint finalement qu'à la fin de L4 et elle s'avère être un petit filet d'eau.

Le long de la cascade
Une fois la balade faite, les rappels suivent par contre la cascade jusqu'en bas, et dans le dernier rappel en fil d'araignée, là, c'est carrément la douche!  


Enfin, on ne va pas trop faire les fines bouches, au moins, on aura pris l'air dans un cadre splendide, et on aura trouvé un bon coin à myrtilles et framboises, juste en dehors du parc, pour goûter tranquillement!


Gioberney par le glacier du Says

Vendredi 17 Août 2012


Départ à 4h30 du parking de la Bérarde, ça pique un peu! Longue journée en perspective pour un sommet classique et incontournable, le Gioberney (3352m). La voie normale est l'habituelle "première course" pour débutants, mais pour autant, nous n'avions jamais eu l'occasion d'y aller. Notre itinéraire, pas spécialement plus difficile, a l'avantage de nous faire faire une boucle: montée par le glacier du Says et retour par la voie normale et le refuge de la Pilatte, soit plus de 1500m de dénivelé et une dizaine d'heures de marche.

Les Bans s'embrasent au petit matin

Nous partons donc d'un bon pas, au radar et à la frontale, le long de l'interminable faux-plat nous menant au refuge du Carrelet puis au pied du glacier du Says. La vue sur les Pointes de la Pilatte et les Bans au lever du soleil vaut déjà le détour, mais nous ne traînons pas, la route est encore longue et le soleil va vite chauffer.

Sur les névés, au pied du Jojo

Nous remontons les éboulis puis les névés nous menant à un système de barres rocheuses à franchir au niveau de leur seul point faible. Nico repère sans problème le bon cheminement, pendant que je fais mon petit coup de Calgon... Les jambes n'ont plus envie d'y aller, la tête tourne, et je passe les dalles inclinées littéralement à quatre pattes, sous l'oeil désespéré du Nico qui gambade comme un chamois en voyant l'heure tourner.

Sur le glacier qui fait triste mine

L'arrivée sur le glacier et la pause "équipement" me permettent de reprendre un peu de poil de la bête. Nous repartons sans trop traîner, d'autant que le sommet approche enfin et que l'idée du panorama qui nous attend nous motive bien.

Le Glacier du Says

Déjà derrière nous, la vue est à couper le souffle: le Rateau, la Meije, les Ecrins, le Coolidge, on en prend plein les mirettes!

Au centre la face sud de la Barre, et à droite le Coolidge. Facile!

A mesure que nous approchons du col du Says, on aperçoit les sommets de l'autre côté: les Rouies, le Sirac...

Les Rouies

Le Sirac

Reste la rimaye à franchir, puis les dernières pentes en éboulis pur AOC Ecrins, finalement pas trop pénibles, et nous voilà au sommet pour profiter de la vue et du calme. Et oui, l'avantage, c'est que pendant que je traînais la patte, les cordées venues de la voie normale ont eu le temps d'admirer la vue et sont déjà sur le chemin du retour. Alors un sommet aussi fréquenté rien que pour nous, c'est déjà pas mal!

La rimaye, au fond le Rateau et la Meije


Au sommet, devant les Pointes de la Pilatte et les Bans
Le retour par la voie normale est inintéressant au possible et pénible comme il se doit, dans des pentes transformées et des éboulis. Nico galope. Je prends le temps de faire des photos, mais il faudrait un jour que j'investisse dans un petit guide du botaniste alpin... 


Arrivés au refuge de la Pilatte, c'est la déception!! On demande de la tarte à la myrtille, voilà que le gardien nous répond que c'est pas la saison... Eh, on nous la fait pas à nous! C'est pas grave, on lui pardonne ce vilain mensonge et on se console avec une bonne omelette et une salade. Faudrait pas se laisser abattre, reste encore toute la descente jusqu'à la Bérarde.

On est pas bien, là?

Retour en Névachie

Jeudi 16 Août 2012

Le Pavé du Chardonnet
Retour au Pavé du Chardonnet pour notre dernière journée dans la vallée de la Clarée avec cette jolie voie tranquille sur un rocher splendide: Retour en Névachie. 


Nous somme plus que dubitatifs lors de la marche d'approche: il fait gris, il bruine par moments et il y a du vent. Voilà-t-y pas qu'on va bien se prendre un but? Et bien non, même pas. Le ciel se dégage juste lorsque nous arrivons au pied de la paroi, et nous pouvons donc profiter d'un beau soleil, même si le vent est tout de même au rendez-vous.


La voie comporte 9 longueurs qui cette fois-ci sont cohérentes dans la difficulté annoncée: 5a/4c/4b/3b/5c/5b/5b/5c/4b. Après encore (décidément!) des hésitations quand à l'approche, j'attaque enfin la première longueur. Nous voilà partis pour une belle voie, malheureusement un peu trop entrecoupée par des vires.

Sortie de L1
La dalle de L2, en traversée

Au départ de L3

Dans l'océan de belles dalles sculptées


Descente en rappels, ça fait plaisir à Nico, puis retour bucolique à travers les alpages et les sympathiques chalets. Nous quittons ces lieux avec regrets, mais ce soir on change de cap, direction la Bérarde pour d'autres aventures!


Les Mystères de l'Ouest

Mercredi 15 Août 2012

Le Pavé du Chardonnet vu a l'approche de la Crête du Raisin
Alors là, c'est vrai que cette voie est un vrai mystère! Partis découvrir la face ouest de la Crête du Raisin, notre coeur balançait entre "Le raisin giglera trois fois" et "Les mystères de l'ouest". C'est cette dernière qui l'a emportée, d'une part parce que le nom sonnait bien à mes oreilles, et d'autre part parce que sur le papier, elle est plus courte et un poil plus facile que sa voisine, ce qui n'était pas pour déplaire à Nico.

A l'attaque de L1, à l'ombre, le rocher est froid!
Nous voilà donc partis pour 400m d'escalade et 12 longueurs: 5b/5b/5c/5b/4b/5c/5c/5b/5c/5c/6a/5b. Sur le papier, un voie bien homogène et continue qui sans être très dure promet quelques belles longueurs. Mais là, mystère... Les cotations, c'est une chose, le ressenti de la voie en est une autre...

Nico rattrapé par le soleil dans L2
Après une bonne perte de temps pour trouver le départ de la voie, j'attaque enfin la première longueur. C'est à l'ombre, le rocher est bien froid, et je ne sens pas du tout les prises, ni avec les mains, ni avec les pieds... pratique en dalle! Heureusement, ça ne durera pas longtemps, et dès la troisième longueur, nous grimpons au soleil.

Nico à la fin de L3

A l'attaque de L4
Donc voilà, cf ci-dessus: voilà les mystères de l'ouest: malgré ses cotations avec bon nombre de 5c, finalement, dans toute cette voie, nous n'avons fait que réviser les basiques, à savoir le 4 pattes!


Chaque longueur comportait en effet un "pas", et pour le reste, c'était de la balade à travers les touffes d'herbes et les edelweiss!


A la sortie de la rampe en 5c de la 9e longueur, et toujours pas l'impression de grimper!

L10, enfin ça grimpe (un peu...)
Il aura somme toute fallu attendre la 10e longueur pour enfin avoir l'impression de grimper! Mais bon, au moins, derrière nous, on avais une vue fantastique qui valait quand même le déplacement.

A gauche la Tour Choisy et la Grande Ruine, au centre le Pic Gaspard et la Meije

Toujours dans L10

Fin de L10
L11, cotée 6a, je cherche encore où il peut bien être. Parce que le 6a sans les mains, pour moi, c'est une nouveauté...
Dernière longueur et nous voilà au sommet


Les Ecrins s'étendent devant nous


Reste un petit parcours d'arête facile et un rappel à tirer dans un paysage grandiose. Pas forcément une voie que je conseillerais mais c'était quand même une jolie promenade.