Ouvrez les Bans!

Dimanche 31 Juillet 2011



Encore une bien belle voie que la météo capricieuse de cet été nous a tout de même permis de faire. Ouvrez les Bans (D+/350m/5c) est une voie ouverte en 1997 et qui avait suscité une certaine polémique à ce moment là, puisqu'elle permettait à des grimpeurs moyens d'accéder au sommet des Bans sans avoir le niveau de s'engager dans la voie Giraud. Elle a par ailleurs l'immense avantage d'être équipée pour les rappels dans la voie, confortable échappatoire en cas de dégradation météo.


Mais d'abord, il faut accéder au pied de la voie: 4h de marche d'approche sur un glacier raide et crevassé, suivi d'un départ devenu bien banzaï du fait du retrait glaciaire au pied de la voie...




L'escalade est ensuite très agréable sur un bon rocher dont il faut tout de même bien tester les prises (surtout dans la dernière longueur...), et oui, on est en montagne!


En dessous, le glacier des Bans qu'il va falloir redescendre.







Malgré la cotation modeste de la voie, toutes les longueurs grimpent bien, c'est un vrai plaisir!




La voie ne débouche malheureusement pas au sommet, et vu la météo, il était plus judicieux de ne pas poursuivre l'arête jusqu'au sommet (1h de plus...) mais de descendre directement en rappel. En effet, vu la voie et le risque majeur de coincement de corde, autant ne pas tenter le diable et devoir aller récupérer la corde sous la pluie!

Pour ce dernier jour de vacances, la chance était de notre côté: pas de pluie malgré le temps menaçant, pas de coincement de corde dans les rappels... Encore une belle sortie et plein de voies à aller découvrir dans le coin!

Dents de Coste Counier: Arête Sud

Samedi 30 Juillet 2011





Après une bonne nuit de sommeil, nous sommes prêts pour aller faire la traversée des Dents de Coste Counier (au premier plan sur la photo), très jolie course d'arête en bon rocher avec vue sur la face sur des Bans.


Une seule autre cordée sera présente ce jour là sur l'arête, mais, bien plus rapides que nous au démarrage, nous ne les verrons que de loin.







Lever de soleil sur les Contreforts des Bans dans un cadre splendide, il faudra bien que je revienne y grimper quand j'en aurai l'occasion!


Après une cheminée un peu péteuse réservant une escalade à l'ancienne, on arrive à la première brèche de l'arête. De là, l'itinéraire est évident: il suffit de suivre le fil jusqu'au sommet!

Ceci dit, l'escalade est intéressante avec de beaux passages aériens si l'on suit bien le fil. Pour ne rien gâcher, une fois n'est pas coutume, on profite des rayons du soleil.

















Vue depuis les Bans (le lendemain...), les Dents de Coste Counier ont l'air toutes petites et débonnaires, m'ais quand on est dessus, elles ont bien de l'allure!


Le sommet est juste là, avec au fond les Pointes de la Pilatte et les Bans. Une pause pique-nique bien méritée au sommet, un tout petit peu de désescalade et nous voilà sur le chemin du retour où encore une fois nous prenons la pluie juste avant d'arriver au refuge!



Tête des Toillies: Arête Nord-Est

Vendredi 29 Juillet 2011


La météo annonçant une amélioration en fin de semaine, je repars avec Thierry pour une fin de semaine intense: Nous partons de Saint-Véran au petit matin, dépassons le paisible refuge de la Blanche direction la Tête des Toillies (3176m) par son arête Nord-Est (l'arête de gauche sur la photo ci-dessous).

La journée s'annonce radieuse, mais rassurez-vous, pour continuer sur le thème de la semaine, le beau ciel bleu ne le restera pas bien longtemps...





Thierry m'annonce d'emblée la couleur: toutes les cordées se paient une bonne onglée à la troisième longueur. En effet, après les deux premières longueurs au soleil, nous basculons à l'ombre et le rocher est glacial: j'ai beau serrer les prises, impossible de sentir leur forme ni même être sûre que je les tiens bien. Quant aux pieds, malgré les chaussons, le lichen verglacé n'aide pas franchement à l'adhérence. Bref, merci aux "pincettes" bienvenues et chapeau bas à Thierry qui est passé en grosses!


Nous repassons ensuite côté "soleil" (caché derrière les nuages évidemment!) et ça déroule bien mieux sur un bon rocher (du gabbro, une roche magmatique), des ressauts raides alternant avec des passages plus faciles.













Arrivés au sommet bien contents. Tradition italienne oblige, une croix est là pour nous accueillir, de même qu'une boite contenant un petit livre d'or.


Je laisse un message en souvenir de notre passage et nous nous pressons pour redescendre: c'est que ce soir nous devons encore monter au refuge des Bans en vue des courses du week end, et la soupe est à 19h!



Aiguille Dibona: Voie Madier

Mardi 26 Juillet 2011





La météo s'annonçant encore une fois mauvaise, avec une dégradation en milieu de journée, nous laissons tomber le plan B (la plan A étant aux oubliettes depuis longtemps...) pour passer au plan C: La voie Madier, en face sud de l'Aiguille Dibona.



Et ce fut un bon choix, la voie étant jolie, mais la fissure Madier, cotée sèchement 6a m'a donné bien du fil à retordre...



Une cordée dans Visite Obligatoire, voie oh combien réputée à la Dibona et un objectif pour plus tard...





Pour nous, ce seront de belles longueurs en adhérence et le fameux "tunnel", qui m'avait intriguée sur le topo. Bah avec le sac à dos, faut quand même se contorsionner pour ne pas rester coincé!













La suite déroule bien jusqu'à la fameuse fissure Madier, ci-dessous. Etant une belle fissure bien protégeable, elle n'est de ce fait pas équipée, contrairement au début de la voie.









Thierry s'y lance et passe la difficulté avec élégance, non sans poser au passage quelques friends qui m'auront été bien utiles! En effet, après une première partie déjà pas trop évidente et une traversée délicate à gauche, s'ensuit une fissure toute lisse, où malgré ma bonne volonté, j'en suis réduite à me cramponner à un vieux coin de bois puis à tirer au clou sur les friends de Thierry!




Bref, respect aux anciens, quand on sait qu'ils grimpaient ça avec des cordes en chanvre autoure de la taille et sans notre attirail moderne!















Ci-dessus à gauche le Pic Gény et à droite la Tête du Rouget.

Après cette fameuse fissure, nous sortons par les cannelures Stoffer jusqu'au sommet, effilé à souhait, où nous prenons le temps de manger un morceau avant de redescendre... sous la neige!






Retour au refuge du Soreiller et après un point météo, nous décidons de rentrer à la Bérarde et d'attendre de meilleures conditions avant de retourner en montagne... C'est Nico qui va être content de me voir rentrer à la maison plus tôt que prévu!










L'Aiguille Dibona, la reine des lieux, avec à son pied le refuge du Soreiller. Il y a encore tellement de voies à parcourir ici, c'est sûr, il va falloir revenir!

Pic Gény: Arête Est et traversée

Lundi 25 Juillet 2011




Et voilà, les vacances sont finies pour Nico, mais elles continuent pour moi et je retrouve Thierry à la Bérarde pour une semaine pluvieuse nous obligeant constamment à adapter notre programme.


Nous attaquons donc par la traversée du Pic Gény par son arête Est, nous permettant de basculer dans le cirque du Soreiller depuis la Bérarde.







C'est une très jolie arête en excellent rocher, jamais difficile mais parfois un peu aérienne par endroits. Bref, je me régale...






A ces splendides rochers orangés adhérents à souhait fait suite un final en pile d'assiettes instable pas franchement mémorable, mais comme ça ne concerne que les derniers mètres, on ne va pas s'en plaindre.

Une belle vue sur le vallon de la Pilatte... On constate que la météo de bâche tout doucement: après le beau ciel bleu du début de journée se succèdent nuages, brouillard, neige et enfin pluie, et c'est bien trempés que nous arriverons au refuge du Soreiller!

Ma pomme au sommet avant la pluie! La descente qui suit est bien banzaï mais la part de fondant au chocolat à l'arrivée méritait bien cet effort!



Pujolidal

Samedi 23 Juillet 2011





Avec ma patte folle, la fatigue de la longue journée de la veille et le temps frisquet de cette journée pourtant ensoleillée, nous n'avons pas bien envie de faire grand chose. Nous portons donc notre choix sur une voie facile à la Tête de la Maye: Pujolidal.





L'escalade est belle et toute en dalle, comme on peut l'imaginer, et sans difficultés... pour Nico, parce que pour moi, appuyer sur mon pied est toute une affaire!
Enfin je ne me dégonflerai pas pour autant, faut pas pousser... mais mon rythme de tortue (encore ralenti par des photos de fleurs et une loose topo à la descente...) fera rater à Nico une étape "cruciale" du Tour de France. Il ne m'en tiendra pas rigueur, heureusement!




Tête Sud du Replat: Pilier Chèze

Vendredi 22 Juillet 2011

De bonne heure et de bonne humeur, on y croit, la face va être sèche! Nous quittons donc le refuge du Chatelleret pour la longue approche de la Tête Sud du Replat (3428m). L'objectif de la journée est le Pilier Chèze, jolie voie raide en bon rocher.




On ne peut s'empêcher d'admirer encore une fois la Barre, sortant de sa mer de nuages juste pour le plaisir des yeux...


La Tête Sud du Replat et le Pilier Chèze, évident de loin, et sortant à droite du sommet. De près, une fois qu'on a le nez collé à la paroi, l'attaque de la voie est moins évidente qu'elle n'y paraît...





Départ un peu frisquet à l'ombre et dans la brume, mais une fois au soleil, ce n'est que du bonheur. Nico, en puriste, fera la voie en grosses. Quant à moi, petite joueuse, je déroulerai toute la voie en tête de cordée... mais avec les chaussons.



La voie est raide mais riche en bonnes prises franches, et s'il faut compléter l'équipement avec des coinceurs et rechercher l'itinéraire, quelques pitons plantés çà et là nous rappellent agréablement qu'on est bien sur la bonne voie.



Et devinez quelle autre cordée était aussi venue faire le Pilier Chèze?... Nos Espagnols!



A la fin du pilier, une arête facile mais délitée nous mène jusqu'au sommet où cette fois, la vue est dégagée. On en profite donc pour admirer la Meije (encore elle!) sous un autre angle, et la Tête Nord du Replat, faite la veille (on peut voir l'itinéraire de descente vers le Col du Replat).



Retour bien long à travers les éboulis pour ma patte folle, nous arrivons à La Bérarde à 20h... Une douche, un bon repas et au lit!



Tête Nord du Replat: Arête SE

Mercredi 20 Juillet 2011


Enfin le retour du soleil! Evidemment avec la pluie de la veille, nous abandonnons toute velléité d'escalade, les parois étant détrempées, mais nous montons tranquillement en milieu d'après midi au refuge du Chatelleret avec comme objectif pour le lendemain la Tête Nord du Replat (3442m) par son arête sud-est.


Nous constatons les dégâts causés par les pluies torrentielles des derniers jours: le chemin, normalement pavé ne ressemble plus à grand chose...

Comme la météo s'annonce mitigée pour le lendemain, nous ne serons que 5 au refuge, en plus de la gardienne et de ses deux aides-gardien.


Le soir, nous profitons des jolies couleurs sur la Grande Aiguille de la Bérarde, fraîchement plâtrée.


Jeudi 21 Juillet 2011


Réveil bien matinal et c'est parti pour les 3 heures d'approche qui nous attendent. Nous profitons du lever de soleil sur les Bans. Il y a du vent, et Nico est optimiste: la Barre des Ecrins se dévoile, c'est bon signe, il va faire beau!

Nous attaquons par du mixte le long de dalles striées pour rejoindre le fil de l'arête que nous ne quitterons plus jusqu'au sommet.

A cause des chutes de neige des jours précédents, l'arête est principalement en mixte, ce qui me fera préférer grimper en crampons, ralentissant du coup notre progression.






L'escalade est cependant bien plaisante, le rocher est excellent et les conditions pas si mauvaises que ça...






L'arête est facile mais aérienne par endroits même si ça ne rend pas bien sur les photos...















Et pendant ce temps, ça se bâche tout doucement...

Repas au sommet, face au Rateau et à la Meije... que nous ne verrons même pas, et de l'autre côté la Tête Sud du Replat, que nous distinguerons à peine.








Allez, on attaque la descente par la voie normale qui passe au col du Replat, avant que le ciel ne nous tombe sur la tête...


Nico face à la Tête Sud du Replat, l'objectif du lendemain...



L'arrivée au Col du Replat dans la crasse, puis une descente en mixte pourrie dans une neige transformée et des cailloux glissants, sous la neige... Heureusement que c'est facile!




Retour au refuge du Chatelleret dans l'après midi, le Grand Pic et le Glacier Carré se laissent admirer. C'est bien plâtré, la traversée des arêtes de la Meije ne vont pas se faire tout de suite!

En dessous, un autre objectif pour plus tard, le Pic Nord des Cavales, par son arête Ouest, dont nous avions beaucoup aimé l'arête Sud.